Soutien à Là-Bas Si J'y Suis.
Aujourd'hui, quand on parle de liberté d'expression, c'est uniquement pour savoir si on peut laisser la parole xénophobe et agressive se diffuser.
Pour ou contre, médias et politiques s'accordent sur le fait qu'il y a trop d'immigration, formatant ainsi les cerveaux des moutons que nous sommes.
Mais malheureusement, ce n'est qu'un exemple, j'aurai pu parler d'économie, puisqu'il faut des réformes et il n'y aurait pas d'autre système que le capitalisme (on sait où le communisme stalinien nous a emmené...). J'aurai pu aborder les Arts, où le Contemporain est subventionné car c'est celui qui exprime le plus de choses.
Mais, la liberté d'expression, ce n'est pas ça. Ce n'est pas une pensée concensuelle, unique, et utilisée par des "élites". Et surtout pas un droit que l'on peut donner aux racismes !
Il s'agit bien sûr d'écouter d'autres idées, d'autres possiblités, mais ce n'est pas tout. Il s'agit de notre voix à tous, quelle que soit notre origine.
Or, où pouvons-nous écouter un paysan breton pendant une heure ? Un prêtre japonais ou un soldat rwandais ? Un militant de base ou un ado qui réfléchit sur la violence ? Un peu de poésie ou de la musique loin des canaux audios prêts à digérer/à chier ?
Eh bien, nous venons de perdre cette heure de liberté : Là-bas si j'y suis est supprimée.
À un horaire réputé difficile, Là-Bas établissait des records. Sur des sujets qui n'intéressent pas des français (économie/poésie), Là-bas avait gagné une audience fidèle et nombreuse (590 000 hors podcast !). Eh bien cette émission-là, Madame, Monsieur, on nous la supprime.
Nous ne sommes pas ce que l'on nous montre à la télé : les "jeunes" ne pensent pas qu'à se droguer, en buvant bêtement avant d'aller flamber une bagnole, les français ne sont pas hostiles aux changements, les "vieux" ne sont pas inutiles ni trop nombreux, et les voleurs ne sont pas tous arabes...
Là-bas, j'y ai eu envie de comprendre des choses, de lire des bouquins, j'y ai ri et pleuré. Là-bas, je n'y étais pas toujours d'accord, mais j'y ai entendu des gens comme moi : ceux que l'on ne voit jamais, que l'on n'entend jamais. Le Peuple
Là-bas, je m'y suis posé, c'est devenu une partie de chez moi et je n'en bougerai pas.