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1 avril 2011

Quand l'appétit va, tout va !

Je suis tombé sur le doc "Le Salaire de la dette" aujourd'hui (libre et gratuit).

Et ça m'a noué les tripes, ça fait mal. Comme lorsque j'avais creusé la question du nucléaire.

Ce reportage traite de la fameuse dette de l'Afrique, comment elle est apparue, comment elle est restée, et surtout pourquoi (pour qui) elle ne doit pas être "effacée" et quelles sont les conséquences... Evidemment désastreuses...

J'ai mis entre parenthèse "pour qui", car bien sûr, on tombe dans les gros sous, où un continent entier est carrément pillé, pour nous, ou plus justement pour les groupes agroalimentaires, énergetiques, bref financiers. Nous, nous ne sommes que des veaux qui achetons ce que la pub, ou le peu de choix nous imposent d'acheter.

J'ai dit "pour qui", car comme le soulignent plusieurs intervenants du reportage, ces dettes ne profitent qu'à une minorité, et sous couvert du FMI, et de la Banque Mondiale, et nous y perdons tous.

En effet, vous remarquerez en visionnant le reportage les analogies entre ce qui se passe en Afrique et chez nous : le gouvernement (et ça a commencé bien avant le Tsar Kozy), sous prétexte d'économie, on taille dans le social et le service public, qui du coup fonctionne moins bien. Il faut donc l'alléger, il marche encore moins bien, les politique les constatent d'ailleurs "vous voyez le public, ça ne marche pas, on est obligé de faire appel au privé !" et voilà comment petit à petit, des trésors sociaux sont démentelés et vendus au plus offrant. Notez d'ailleurs que ça marche rarement mieux et c'est souvent plus cher, mais trop tard les jeux sont faits ! Si vous n'êtes pas contents, allez voir ailleurs !

Enfin ça ne va pas plus mal pour certains, bien au contraire, je cite Dassault, car je l'aime bien celui-là. Ce type né avec une cuillère en or dans la bouche, cuillère fondue dans les moules de machines de mort, ce type donc a l'insolence de dire que les français devraient se mettre à travailler et qu'il faut liquider les conneries sociales (ce sont à peu de choses prês, ses termes), lui qui achète les voix pour se faire élire.

Bref revenons à nos moutons tondus africains. Le FMI, qui se veut "humaniste" (et méfions-nous de fait de son actuel dirigeant, simple question de survie !), organise le pillage puisqu'en allouant des crédits, les pays doivent diminuer jusqu'à un certain point les dépenses sociales et inciter les investisseurs à venir ouvrir des mines, des fermes pour cette putain d'huile de palme. Le pays devient très minoritaire dans ces nouvelles exploitations qui abiment peuples et décors, sans en retirer le moindre bénef, puisque tout part dans le remboursement de la dette...

Le monde est un Monopoly géant où nous ne pouvons que perdre...

terre_foutue

... sauf si on leur montre que ça suffit !

A voir à ce sujet aussi : le Cauchemar de Darwin, entre autres...

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Commentaires
G
ça oui, c'est dramatique de devoir changer les choses une fois que c'est le bordel. C'est toujours long de faire changer les mentalités, et plus onéreux (je parle pas que du point de vue financier) de donner dans le curatif que dans le préventif. On commence à parler gentiment de tout ça, mais j'ai l'impression que c'est pour mieux reculer sur d'autres sujets, et notamment le cannabis : pour ou contre, c'est plus compliqué d'aborder le sujet qu'il y a 10 ou 15 ans et encore plus qu'il y a 30 ans (d'après mon vieux). Quand je bossais à Aides, on pouvait en parler bien mieux qu'aujourd'hui, et il y avait moins de préjugés... C'est consternant (une fois encore !)
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F
Ah, ça, quand on commence à parler au gens de leur régime alimentaire et de ses effets, que ça soit sous l'angle de la santé, de l'environnement ou de la pauvreté et de la famine (tout cela étant lié) (et je te dis pas si on ajoute une inconnue majeure à l'équation : les animaux), on a un festival d'ignorance, de crétinerie et de "je préfère pas savoir". Heureusement, il me semble que ça commence un peu à bouger depuis qq temps. Une sorte de petit tressaillement discret. Mais c'est laborieux !<br /> L'être humain ne change de toute façon que lorsqu'il est acculé, qu'il n'a plus le choix, après s'être voilé la face pendant des décennies. Donc ça finira bien par vraiment bouger un de ces quatre, genre quand il y aura plus de pétrole ou presque, qu'on aura eu un accident nucléaire majeur en France, etc.
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G
Arf je savais que tu ne résisterai pas à l'idée de te faire du mal !<br /> Un autre truc consternant, dans la même idée. En France on fait pousser énormément de blé, etde maïs. Cette dernière plante gourmande en eau est un vrai poison : je l'ai vu assécher nombre de cours d'eau en Vendée. Ce n'est pas la seule responsable, mais simplement cette plante n'est pas conçue pour pousser ici. <br /> Autre truc : en Chine on a remplacé une énorme partie du soja pour du blé, afin de nourrir les viande destiné à la partie de la population qui s'enrichit et qui désire manger de la viande quotidiennement, du coup, pour les pauvres il faut acheter du soja à l'extérieur, et notamment sur les nouvelles terres detinées à cette plante : l'Aùérique du sud. Qui ne fait donc plus autant poussée le maïs, ni l'élevage bovin (qui était complètement démesuré !). De fait le Maïs monte, et le pain de maïs, nourriture du pauvre d'Amérique latine, a explosé, d'où les émeutes de la faim, et ce n'est pas fini.<br /> Quand je dis à mes amis ou frangins qu'on peut manger de la viande, mais pas tous les jours parce que ça fout le bordel, une partie est plutôt d'accord et fait honnêtement des efforts car pas débiles, un tiers s'en fout, qq rares crétins (pour ce domaine là !) trouvent que les légumes sont pour les lapins...<br /> Le chemin est long, et ça donne l'impression que c'est fichu d'avance... d'où mon dégoût également de l'humanité.
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F
Je viens de voir Le salaire de la dette. C'est écoeurant. J'avais déjà lu Globalization and its discontent, de Joseph Stiglitz, ancien directeur de la Banque mondiale, qui démontre déjà de façon flagrante la connerie des programmes du FMI et de la Banque mondiale, très bon bouquin même si la foi de Stiglitz en le capitalisme n'est pas ébranlé. <br /> Mais là, on touche du doigt le concret, le ridicule, l'absurde de la situation. <br /> D'ailleurs, c'est une des raisons de mon véganisme (mais pas que, bien sûr). Qu'on fasse produire aux pays du sud du blé, du soja, etc. pour nourrir les animaux occidentaux, détruisant les cultures vivrières de ces pays et ainsi participant à la faim dans le monde quand nous on est surgavés, ça me révolte.<br /> Excellent documentaire qui me fait dire : monde de merde !
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G
à Deberg : Oui j'avais pigé. Remarque si tu regardes le docu, tu verras qu'on apprends dès l'école aux petits africains comment s'endetter, un peu comme aux usa, ou tout fonctionne sur l'endettement des ménages... Quel monde merveilleux...<br /> <br /> à Rombroussard : c'est sûr... Dès que tu as ce type de reportage, tu as les contre-reportages qui démontent le premier. C'est tellement facile... et surtout vicieux d'essayer de faire passer les réalisateurs du premier comme des menteurs hypocrites (comme si on avait que ça à faire, faire de faux reportages pour gagner trois francs six sous...).<br /> <br /> à 666 : oulà non ,je suis très mauvais séducteur !<br /> C'est dans les pires moments qu'une masse de gens peut s'élever, et plus celle-ci est importante, plus il y a de chances pour que la personne qui en émergera soit charismatique et intelligente. Mais là le messie se fait attendre !
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